EXPOSITION DE PORTRAITS Marjorie Smith | artiste en provenance de la Gaspésie
Percé, le 2 juin 2021 — La Vieille Usine de l’Anse-à-Beaufils présentera les œuvres de Marjorie Smith à son Café-Bistro.
Smith confectionne des montages de petits formats papier collés sur bois, avec l'intégration de papier japonais et elle prépare des ébauches de collages sur toile grand format. Elle présente ses sujets sur fond blanc lumineux ou un tendre écru, des contours bien définis généralement noirs, des couleurs vives ou délicates bien présentes.
Le thème principal de son travail est le dévoilement; ce qu'on laisse à voir, ce qui nous trahit, ce qu'on expose, ce que l'on ose, autant dans notre quête d'authenticité propre que dans notre rapport à l'autre, aussi bien dans l'intime qu'au quotidien.
Les œuvres de Marjorie Smith seront présentées au Café-Bistro du 28 juillet au 22 août 2021. Il sera possible de les admirer entre 11h30 et 20h30, du mercredi au dimanche.
BIOGRAPHIE DE L'ARTISTE
Comédienne et peintre autodidacte, Marjorie Smith vit et travaille à Montréal. Nourrie de l’immensité des paysages de sa Gaspésie natale, elle se découvre une passion pour le dessin et l’espace sur la toile dans l’atelier Trouver votre façon naturelle de dessiner de l’artiste et professeure d’art Marianne Revenko, au Centre des arts visuels, à Westmount (2004).
Moment charnière, car l’année suivante Marjorie Smith poursuit ses explorations formelles au sein du groupe Portrait contemporain que dirige Marianne Revenko, au Centre communautaire Noël‑Legault, à Pointe‑Claire, où elle développe une démarche artistique complètement intuitive. Ses œuvres sont présentées lors d’expositions collectives à la Galerie Arts Sutton (2018) et à la Galerie d’art du Centre culturel Stewart Hall (2011-2016).
Marjorie Smith a fait ses études en art dramatique au Conservatoire d’art dramatique de Montréal (1987) et en Littérature française et théâtre l’Université Laval, à Québec (1984). Elle est membre de l’UDA.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Il faut que je sois si pénétré, si imprégné de mon sujet
que je puisse le dessiner les yeux fermés
Henri Matisse
Les œuvres de Marjorie Smith démontrent une grande maîtrise du trait. Empreintes de poésie, ses compositions picturales en revêtent la musicalité dans les formes et les couleurs. Elles sont d’un réalisme puissant et l’on sent la comédienne dans ses mises en scène du quotidien, comme croquées sur le vif, et d’où émane un sens aigu de la comédie et de la tragédie.
Sa démarche artistique est intuitive et questionne la réalité apparente des choses, notamment, dans ses études du mouvement et de physionomie. N’ayant pas d’intention formelle au début d’un projet, elle s’abandonne, dévoilant au moyen du tracé à l’aveugle des territoires secrets du sujet et sa mise en abyme : quelques traits aux commissures des lèvres suffisent pour qu’une moue narquoise livre un profond désespoir. Car son art est viscéral, il met à nu. À l’instar de Matisse qui expliquait peindre les émotions plutôt que ce qu’il voyait devant lui.
Peu importe qu’il couvre le papier en solitaire ou dans un foisonnement de lignes fines ou épaisses, son trait révèle l’essence et la dimension onirique de l’être. L’on peut évoquer Chagall dans la représentation esthétique que l’artiste exécute d’un personnage, par exemple, d’un profil. L’âme de ses œuvres singulières est sans conteste le trait. Il fait figure de mémoire nouvelle du corps et des émotions.
L’aspect ludique est présent. Après avoir réalisé plusieurs croquis du sujet, l’artiste retourne par la suite les dessins qu’elle aura sélectionnés après mûre réflexion. Mettre à l’envers l’image correspond pour l’artiste à un processus de déstructuration et de restructuration déstabilisant qu’elle a mis au point pour museler son mental. Une histoire lui vient à l’esprit, elle esquisse quelques contours…
Marjorie Smith développe ses propres codes; elle choisit ses couleurs intuitivement. Celles-ci ne sont jamais pures, mais sont rompues avec du noir, du bleu ou du gris ou rabattues avec du blanc ou de l’ivoire, selon la valeur en transparence ou en profondeur recherchée. L’artiste a une nette préférence pour les tonalités de gris, de bleu, de terre de Sienne, de jaune et de rose – le rose qui dévoile tout – selon les émotions qui émanent de l’œuvre.
Souvenirs d’exubérance africaine – Marjorie Smith a vécu trois ans au Cameroun enfant – les ambiances animées, les formes, les taches de couleur, les motifs que rythment les pleins et les vides et la posture théâtrale des personnages, tous sont la clé d’une œuvre vivante, toujours sensible. L’artiste travaille actuellement à une série de petits formats qui incorporent du collage et qui intègrent, entre autres nouveaux matériaux, des panneaux de bois, du mylar et du papier japonais. Elle explore également d’autres dimensions dans l’espace de la toile et du canevas grand format, cherchant à aller au-delà de la matérialité de l’œuvre.
— 30 —
Informations :
Joëlle Henry Responsable de la Galerie & Boutique
(418) 782-2277, poste 208
La Vieille Usine 55 rue à Bonfils Anse-à-Beaufils (Québec) G0C 1G0
Comments